COMMENTAIRES DE KURUMADA

 

Voici un récapitulatif de tous les mots de Masami Kurumada que l'on retrouve au début de chaque volume du manga de Saint Seiya, à l'intérieur de la jaquette. J'ai repris mot pour mot les traductions données dans l'édition française du manga, même lorsqu'il y avait des tournures de phrase incorrectes. En revanche, le titre ajouté à chaque commentaire est de moi. J'y ai également inclus les interviews et sondages qui parsèment les volumes du manga.

 

Les mots de l'auteur pour les volumes 1 et 2 ont été remplacés dans la version française de Kana par une courte biographie de l'auteur, très mauvaise d'ailleurs !

Biographie
Né à Tokyo le 6 décembre 1953. Quand il était au lycée, il participait déjà à des concours de mangas. A 21 ans, il débute pour l'hebdomadaire Shonen Jump avec Sukeban Arashi, pour lequel il continuera de dessiner par la suite. Son style est vigoureux et son découpage particulièrement percutant : cela se remarque surtout dans les scènes d'action de Ring Ni Kakero, une série qui se déroule dans le monde de la boxe. Il dessinera par la suite Fuuma No Kojiro qui raconte la quête d'un personnage autour d'une épée sacrée. Dans Otoko Zaka, il décrit la dure vie d'un homme soumis à des épreuves. Ces deux séries ont remporté un vif succès au Japon. Mais son plus gros succès est évidemment la série culte Saint Seiya, plus connue sous le nom des Chevaliers du Zodiaque. Cette série est régulièrement diffusée à la télévision et a même été adaptée sous forme d'une comédie musicale !

 

Volume 3 : Le cosmos.
N'as-tu jamais ressenti la cosmo-énergie qui est en toi ? En chacun de nous sommeille une cosmo-énergie et chacun de nous développe ses propres "aptitudes". Ces aptitudes conditionnent une "aura" ; plus cette aura est grande, plus les actes que nous accomplirons seront nobles. Mais plus elle est faible, plus notre vie prendra la route de la médiocrité. Toutes les grandes figures de l'histoire avaient probablement des aptitudes supérieures à la moyenne et leur cosmo-énergie était certainement telle une braise incandescente. Alors, toi aussi, fais exploser le cosmos en toi !!

à la fin du volume :
CLASSEMENT DES 10 ARMURES EN FONCTION DE LEUR POPULARITE

Résultats :

N°1 : Chevalier du Dragon (2396 voix)
N°2 : Chevalier du Cygne (1897 voix)
N°3 : Chevalier d'Andromède (1760 voix)
N°4 : Chevalier du Phénix (1619 voix)
N°5 : Chevalier de Pégase (1548 voix)
Commentaire mécontent de Seiya : "C'est moi le héros ?"

Le choix des lecteurs est incontestable ! C'est le Chevalier du Dragon qui est n°1 !

Tableau des spécificités des armures :

ordre armure offensive
et mobilité
protection
et résistance
forme
et esthétisme
n°1 Dragon 8 10 9
n°2 Cygne 10 8 9
n°3 Andromède 7 9 10
n°4 Phénix 10 9 10
n°5 Pégase 10 7 8
n°6 Licorne 9 6 7
n°7 Loup 5 5 6
n°8 Hydre 6 4 7
n°9 Ours 7 5 4
n°10 Lionet 5 5 4

* Ce concours a été lancé dans le Shonen Jump Weekly n°22 en 1987. Les résultats ont été publiés dans le n°28.

à la suite du classement :
L'équipe est déchaînée, cette année est celle du cosmos !!

M. Kazuo Yokoyama, producteur de la Toei Doga.

"Une histoire éternelle qui renaît, tel le phénix... As-tu déjà ressenti le cosmos ?"
Ces mots furent le choc de ma rencontre avec Saint Seiya. Devant la passion et la puissance du cosmos peint par maître Kurumada, mon cosmos est devenu complètement fou.
En cette belle saison de printemps, l'audimat télé a augmenté avec ces dessins animés dans lesquels on retrouve des héros beaux et vaillants. Les personnages principaux et leurs rivaux font face à leur destin avec courage et amitié. C'est un monde où un nouvel art de combat évolue : ils entrouvrent la terre et pourfendent le ciel. C'est vraiment du pur "cosmos" mâtiné par maître Kurumada qui soutient l'animation télévisuelle avec passion. Une dimension qui rappelle celle de l'infini et de la mythologie grecque. Le monde de Kurumada qui se déploie dans le cœur des héros se transmettra auprès des lecteurs et des téléspectateurs.
Je pense que votre cosmos doit être à la limite de son explosion, comme l'a été le mien.
Lorsqu'un producteur travaille sur une œuvre d'exception et se trouve entouré d'une chaleureuse équipe, il verse une larme de bonheur... (je me fais influencer par maître Kurumada).
M. Takao Koyama qui donne vie à Seiya centimètre par centimètre jusqu'à ses 1.93m, et M. Kozo Morishita, réalisateur de films d'animation dont la devise est la "santé d'abord", sont tous deux de ma génération. Parce que nous sommes issus d'une génération passionnée, les réunions interminables se déroulent dans un élan frénétique autour de chips aux crevettes. Qu'en pensez-vous, maître Kurumada ? Saint Seiya passionne non seulement les lecteurs et les auditeurs, mais aussi - et d'abord - toute l'équipe d'animation !
C'est dans ce contexte haletant qu'évolue le cosmos de Kurumada.

 

Volume 4 : Ecrire des paroles de chanson.
Depuis que Saint Seiya est devenu un dessin animé, je suis de plus en plus sollicité pour des travaux autres que le manga. Pour les 3 disques sortis se rapportant à la série, on m'a demandé, à ma grande surprise, d'écrire des textes. J'ai accepté sans trop me poser de questions. Mais c'était un peu présomptueux de ma part. Je suis consterné de mon manque de "verve". Peut-on appeler ça de la poésie ? Si Heinrich Heine écrit de magnifiques poèmes qui chantent l'amour, moi j'en suis... incapable.

à la fin du volume :

Saint Seiya : Un dessin animé qui permet à des techniques d'animation perfectionnées d'exister.

M. Kozo Morishita, directeur de la Toei Animation.

L'animation a connu de nombreuses évolutions techniques, notamment en ce qui concerne la prise de vue des images de fond. L'ordinateur est maintenant aussi utilisé et des personnes très compétentes travaillent dans ce domaine.
Il est pourtant rare de trouver des œuvres qui permettent d'exploiter ces techniques au mieux. Lorsqu'on a appris que Saint Seiya allait devenir un dessin animé, j'ai senti mon cosmos s'enflammer !
Saint Seiya était le produit que nous attendions depuis des années car pour retranscrire à l'image ce qui se dégageait du manga, il fallait faire appel à des techniques de pointe, autant qu'à un dynamisme et une passion à la hauteur de l'œuvre originale.
"- Le météore de Pégase déclenche 100 coups par seconde.
"- Mais un film, c'est 24 images par seconde.
"- 1/100ème de seconde contre 1/24ème de seconde, on ne pourra pas le porter à l'écran.
"- Et si on dessinait 5 coups sur chaque image ? Ainsi on aurait 120 coups en une seconde !
"- Oui, mais Seiya n'a que deux bras..."
Voilà le genre de discussions que nous avions continuellement.
Aujourd'hui, La colère du Dragon, Les Chaînes nébulaires, et même l'Envol du Phénix ont été réalisés en animation. Je me sens prêt à relever tous les défis, de l'attaque de Mysti à celle d'Aïolia !!
Mes collaborateurs me disent souvent en ce moment : "Tu sais que tu dégages une aura ?!"
Merci Masami Kurumada, merci à vous les fans, mais surtout merci à Saint Seiya !

 

Volume 5 : Enregistrement des chansons.
Il y a quelques jours, j'ai assisté à l'enregistrement de Saint Seiya, la série TV. Ils avaient mis mes textes sur des mélodies, c'était une sensation très forte. Entendre des musiciens professionnels chanter les textes que j'ai écrits ! Cela m'a tellement plu que je me surprends à vouloir devenir le Heinrich Heine japonais. Du coup, certains se demandent si "Masami Kurumada ne serait pas en train de changer de métier pour devenir parolier ?"

 

Volume 6 : Avant-première du premier film Saint Seiya.
Au début du mois de juillet (1987), je suis allé à l'avant-première du film d'animation de Saint Seiya. Malgré la pluie, les lecteurs invités par l'hebdomadaire Jump avaient fait le déplacement et la salle était pleine. Outre l'émotion de voir Seiya et ses compagnons sur grand écran, c'est surtout la joie et l'enthousiasme des fans qui m'ont comblé.

 

Volume 7 : Délais de parution.
Il y a deux sortes de dessinateurs de mangas : ceux qui rendent leur travail dans les délais et respectent la date de parution. Et il y a ceux qui attendent toujours la dernière minute. Ces dessinateurs-là prennent le risque qu'un jour on lise dans l'hebdomadaire : "Le manga XXXX ne paraîtra pas cette semaine. Le dessinateur est malade". Sans me vanter, je pense être un des champions de cette catégorie dans le monde des mangas. Et chaque semaine, quand l'échéance approche, je ne peux m'empêcher de crier : "temps, suspends ton vol !".

 

Volume 8 : Le jeu vidéo Saint Seiya.
Lorsque sont sortis les jeux électroniques de poche, il m'est arrivé de passer 24 heures à jouer aux jeux vidéo. Pourtant, il y a quelques jours, la société "Bandai" m'a fait parvenir le jeu vidéo de Saint Seiya pour console Nintendo. C'est terrible car depuis, je n'arrête pas d'y jouer ! J'ai les pouces en feu à force de m'exciter sur les boutons. Et de rester assis tout le temps, je ne vous raconte pas l'état de mes fesses ! Pour parvenir jusqu'au Grand Pope, j'ai vidé toute ma jauge de cosmo-énergie... !!

 

Volume 9 : Le prénom "Seiya".
Mes fans de la première heure ont aujourd'hui plus de vingt ans et ont même parfois des enfants. Je reçois de plus en plus de lettres ces derniers temps me disant : "J'ai appelé mon fils Seiya". Je trouve aussi que "Seiya" est un beau prénom, aussi "mon" Seiya continuera-t-il de se battre pour ne pas faire honte aux enfants qui portent le même prénom !

 

Volume 10 : Combat contre la montre.
Créer un manga est un éternel combat, un combat contre soi-même. Chaque semaine, lorsque la date du bouclage approche, se livre un combat à mort que personne ne peut imaginer. Je presse mon cerveau pour qu'en sortent de nouvelles idées. Parfois, on me rapporte que tel ou tel dessinateur s'est suicidé... Il n'est pas exclu que ce soit au terme d'un combat terrible et acharné. Combien de temps pourrais-je encore tenir ?

à la fin du volume :
L'envie de transmettre la puissance de Saint Seiya !

M. Shingo Araki, réalisateur.

Lorsqu'on travaille sur un dessin animé, on entretient toujours une relation très étroite avec l'œuvre originale dont il s'inspire. Travailler sur un dessin animé, c'est toujours une course contre la montre, surtout quand il s'agit d'une nouveauté. Il était devenu rare que l'on puisse porter un regard approfondi sur le manga.
Lorsqu'on m'a annoncé que j'allais travailler sur une nouvelle série télévisée basée sur un manga appelé "Saint Seiya", paraissant dans le Shonen Weekly Jump, je me suis plongé dans le manga et l'ai lu attentivement. Cela ne m'était pas arrivé depuis longtemps.
J'ai d'abord eu l'impression d'avoir été pris de court : l'histoire et la situation des personnages m'échappaient, je ne comprenais pas comment tout cela fonctionnait.
Puis, après plusieurs lectures, j'ai perçu ce que Saint Seiya essayait de transmettre : derrière ses combats, il y avait quelque chose, le cosmos. "Ce cosmos est en chacun de nous et n'importe qui peut le ressentir". Cela me suffisait, je me suis décidé. Nous allions faire jaillir la puissance de Seiya (son cosmos) avec nos propres mains !
Comme "Saint Seiya" n'avait pas été créé en tenant compte d'une éventuelle adaptation en dessin animé, toute l'équipe qui a travaillé sur le projet a dû se creuser la tête pour mettre en valeur la force de l'œuvre originale. Mais en fait, c'est dans l'expression de la force de Seiya que tout passait. Nous sommes restés proches de cette idée et avons créé "Saint Seiya - le dessin animé". Nous nous sommes efforcés de transmettre exactement le même message que le manga original.
Après chaque épisode réalisé, je suis toujours, tel un fan, à me demander "mais que va-t-il se passer ?" et j'attends avec impatience et circonspection l'évolution de l'histoire du manga. M. Masami Kurumada, la qualité de notre travail dépend aussi du vôtre, alors continuez à travailler ardemment.

 

Volume 11 : Nos rêves d'enfant.
J'appartiens au monde des adultes et je suis en mesure de me payer tout ce dont je rêvais étant enfant : j'ai mangé du katsudon à volonté (plat japonais : du porc avec du riz), je me suis acheté une belle propriété et une voiture étrangère, j'ai même voyagé dans ces pays où l'on rencontre de belles blondes. Si j'en avais envie, je pourrais même aller au Pôle Sud (cela dit, je n'en ai pas du tout envie). Au fond, quelle est la chose qui me faisait vraiment rêver étant enfant ? Je peux tout avoir, mais malheureusement mes souvenirs sont flous... en plus, j'en ai assez de manger du katsudon...

 

Volume 12 : Le temps passe vite.
Du printemps au début de l'été, j'ai connu une période de sur-occupation comme je n'en avais jamais connue avant. L'été est passé lui aussi très vite. J'ai parfois l'impression de vivre mes journées comme les Chevaliers à la vitesse du son et de la lumière. Mais qui sait si je ne vais pas me réveiller un jour et réaliser que je suis grand-père...

 

Volume 13 : Devoir continuer, quoiqu'il arrive !
La longue bataille des douze maisons du sanctuaire touche à sa fin dans ce volume. Seiya et ses compagnons se sont effondrés après une âpre lutte où ils brûlèrent toute leur cosmo-énergie et où les blessures ne se comptent plus. Un dessinateur de manga, même si son bras lui est arraché, n'a pas le droit de fléchir et de s'arrêter. Une feuille blanche ne connaît pas de limite. Et celui qui parvient à donner au dessinateur la force de continuer, c'est toi, cher lecteur !

à la fin du volume :
Fin.
Le sanctuaire.
Vers une suite éventuelle.

M. Masayoshi Kawata, producteur d'Asahi TV.

Un grand bravo pour la manière dont cette première partie de "Saint Seiya - the Sanctuary" s'achève. J'avais eu l'occasion de produire plusieurs programmes pour Asahi TV, mais Saint Seiya est ma première expérience en matière d'animation.
Depuis que j'avais terminé mes études, je ne m'étais pas replongé dans l'univers des mangas et c'est un peu inquiet que j'ai ouvert les pages du Weekly Shonen Jump.
Ma première approche fut décisive et il ne me fallut que quelques instants pour tomber sous le charme de ce manga. Je me suis d'abord arrêté sur le passage où les Chevaliers s'affrontent dans le Grand Colisée de Graad après plusieurs combats bien difficiles. La narration dynamique, les personnages vaillants et courageux, le feu de la passion, tout a contribué à rallumer une flamme qui attendait au fond de moi. J'ai alors repris l'histoire au commencement et mon idée ne s'en est que renforcée. Pour le travail sur l'adaptation télévisée, j'ai été chaleureusement accueilli par toute l'équipe de production. J'étais un novice mais grâce au soutien de chacun, ces trois années sont passées très vite. Comme Seiya qui relève chaque nouveau défi avec les encouragements de ses amis en enflammant son cosmos, je pense être sorti grandi de cette expérience. Je suis très heureux de travailler sur cette œuvre et les nombreuses lettres passionnées, parfois critiques, que nous recevons continuellement en sont une des principales raisons. Je pense que M. Kurumada partage cette opinion : notre satisfaction, c'est vous qui nous l'apportez par vos témoignages. Merci à vous, fans de St Seiya. Le hasard m'a fait rencontrer M. Kurumada, et je sais la chance que j'ai eue. M. Kurumada, continuez de nous entraîner dans votre univers où les héros ont le sang chaud et n'économisent pas leurs forces. Je suis de tout cœur avec vous et espère voir Saint Seiya connaître des développements toujours aussi passionnants.

à la suite :
Hiver 88
L'équipe d'animation des Chevaliers du Zodiaque se donne à fond aussi !

Yoshifumi Hatano, producteur de Toei Doga.

Maître Kurumada, cela fait déjà 4 mois que je vous ai rendu visite pour vous parler de l'adaptation animée des Chevaliers du Zodiaque. Je me souviens, comme si c'était hier, du sourire de votre épouse m'offrant un thé glacé sous la chaleur estivale.
L'automne est passé et nous voilà aujourd'hui au début de l'hiver. Nous venons de diffuser le septième épisode de la série animée.
Au départ, il y eut des difficultés eu niveau du taux de téléspectateurs, mais aujourd'hui le résultat est bon. Dans le milieu de la télévision, il y a beaucoup d'impatients. Je pense que vous avez dû être parfois surpris. Les épisodes des "Chevaliers de Bronze" diffusés pendant les 6 premiers mois de la série ont vite été engloutis et, actuellement, nous devons créer des épisodes originaux spécialement pour la télévision. (Vous savez évidemment qu'il faut que le scénario soit prêt 3 mois avant la diffusion télévisuelle).
Aujourd'hui, je me demande quand est-ce que nous pourrons revenir à l'œuvre originale, que je connais grâce au magazine hebdomadaire "Shonen Jump" qui publie actuellement les épisodes sur les "Chevaliers d'Argent".
Le metteur en scène Morishita, le réalisateur d'animation Araki et le responsable de décors ainsi que toute l'équipe d'animation des Chevaliers du Zodiaque ne se découragent pas devant un planning surchargé. Nous allons essayer de faire vivre les personnages spécialement conçus pour la série animée, tout en gardant comme scène l'œuvre originale. Chaque personne de l'équipe se donne à fond dans sa spécialité. Je suis certain que cela aboutira à de bons résultats. Vous pouvez me faire confiance.
J'espère que vous resterez en forme malgré le froid qu'il fait ces derniers temps et que vous continuerez à dessiner dans les pages du magazine.

 

Volume 14 : J'aurais voulu être marin.
Enfant, l'envie de devenir marin m'a souvent traversé l'esprit. Je me voyais chevauchant les sept mers avec cette fière allure qu'ont les hommes de la mer. Pourtant, on sait bien qu'autrefois lorsqu'un bateau sombrait, son capitaine restait sur le pont jusqu'au dernier instant et suivait son navire dans les abîmes. Par conséquent, j'ai préféré renoncer à cette idée : boire la tasse dans un tourbillon d'eau et finalement mourir, ça m'avait l'air très douloureux. Au lieu de ça, je vis grâce à vous d'atroces souffrances, penché sur mon petit bureau...

 

Volume 15 : Regarder la mer...
Lorsque je ne suis pas très en forme ou que je suis énervé, je vais voir la mer. Regarder la mer avec ses vagues et son écume blanche, curieusement, me calme. Combien de fois depuis la création du monde, ce mouvement de va-et-vient s'est-il accompli ? Face à ce mouvement quasi perpétuel et face à l'immensité de l'océan, je me rends compte à quel point je ne suis que peu de chose...

 

Volume 16 : Un petit rien pour reprendre des forces.
Avec la période "Poséidon", la tension est un peu tombée pour nos héros. Lorsqu'ils pensaient "je n'en peux plus, j'abandonne", lorsqu'ils commençaient à perdre espoir, ils entendirent une voix... un chant. Mais peut-on vraiment reprendre des forces grâce à une petite chanson ? A cette question, moi, Masami Kurumada qui dessine tous les soirs jusqu'à des heures impossibles les aventures de Seiya, je réponds : "Oui, l'homme est ainsi fait qu'avec des petits riens, on donne de grands espoirs". Pardon ? Vous voulez savoir le nom de cette jeune femme... ? Là, je suis un peu gêné, je n'ose pas le dire...

 

Volume 17 : Le nid d'oiseau.
Dans les bouches d'aération du bâtiment dans lequel je travaille, un oiseau avait fait son nid. Ces derniers jours, les œufs ont dû éclore car les oisillons sont bruyants. Lorsque j'ai vu les parents oiseaux apporter la nourriture à leurs oisillons, et cela qu'il pleuve ou qu'il vente, cela m'a fait chaud au cœur. Un jour viendra où ces petits voleront dans le ciel... Au fait, j'aimerais que celui qui fait caca sur ma voiture cesse !

 

Volume 18 : A propos de ces petits textes...
Dans la confection de ces volumes reliés, ce qui donne à chaque fois le plus de matière à réfléchir, c'est bien ce petit texte à réaliser pour la couverture intérieure. J'hésite beaucoup avant de l'écrire et c'est donc toujours ce que je rends en dernier. Et plus je me mets à penser que j'en ai déjà écrit quelques-uns auparavant. Si je me mets à les relire, je retrouve à travers eux le temps de mes débuts où j'étais un affamé. En cet instant où je n'arrive pas à écrire, mon appétit, ma soif ont-ils disparu ? Non, parce qu'en fait, on reste toujours "affamé" par quelque chose dans l'univers des mangas !

 

Volume 19 : Le chapitre Hadès.
Lorsque les forces du mal renaissent sur la Terre, ceux que l'on appelle "Les Chevaliers de l'espoir" font leur apparition... Ces forces du mal ont fini par montrer leur visage. Usant de l'obscurité et de la terreur pour parvenir à dominer le monde, l'empereur des ténèbres Hadès et ses 108 étoiles maléfiques refont surface. C'est pour faire face à cette terrible menace qu'Athéna, tout comme ses fidèles chevaliers, a pris vie à cette époque. En vérité, la bataille que doivent mener tous les chevaliers sacrés ne fait que commencer...

 

Volume 20 : Le succès en France.
Il paraît que Saint Seiya a aussi un succès fou en France et, l'autre jour, un journaliste français est venu m'interviewer. C'était un jeune homme aux yeux bleus. Il est rentré le lendemain en France et, 5 jours après, il devait partir faire son service militaire. Il se retrouvait dans l'obligation de troquer son stylo contre un pistolet. J'ai alors pensé que j'avais vraiment de la chance de pouvoir toujours garder mon stylo et de n'avoir jamais à porter d'armes capables de tuer un homme.

 

Volume 21 : Les malédictions.
On dit que ceux qui racontent des histoires traitant de l'au-delà ou encore de fantômes, sont souvent touchés par une malédiction. Pour lutter contre ça, il existe les exorcistes. La partie des Chevaliers du Zodiaque se déroulant dans le monde des morts est bien entamée, mais comme je ne crois pas en Dieu, ni en aucune religion en fait, je n'ai pas fait de cérémonie de protection contre les mauvais esprits. Peut-être suis-je protégé par un ange gardien très puissant, à moins que cet "autre monde" ne veuille tout simplement pas de moi. Non... en réfléchissant bien... le délai de livraison de mes travaux... chaque semaine, ça revient... la malédiction !!

 

Volume 22 : Une erreur d'impression ?
"Il y a une erreur d'impression dans ce manga. Alors échangez-le moi !!" Il est question ici du volume 21 de Saint Seiya qui comporte en effet une page blanche. Malheureusement (?), la page 125 n'est pas une erreur. Ce n'est pas non plus par flemme. En effet, je voulais utiliser un moyen assez osé, que seul le manga autorise, pour exprimer la disparition de Shaka qui, après avoir reçu "l'Athéna exclamation", disparaissait dans le blanc. Alors même en cherchant dans toutes les librairies du Japon, vous ne trouverez qu'une seule page blanche... C'est dans St Seiya 21 !

 

Volume 23 : Histoires de fantômes.
En fait, ça va vous étonner (?), mais j'aime les histoires de fantômes, d'esprits, les histoires qui font peur. Lorsque j'entends quelqu'un parler de ses expériences avec les esprits ou bien de choses qui sont réellement arrivées, je ressens une vive excitation. Pourtant, au même titre que la religion, je ne crois pas aux esprits et aux choses de ce genre. Et ce, sans raison particulière. J'y vois plus un roman qu'autre chose. C'est amusant. Voilà tout.

 

Volume 24 : Le bronzage (!).
J'aime lorsque la peau est dorée par le soleil. Elle a l'air plus saine et plus virile qu'une peau blanchâtre. Aussi, dès que l'occasion se présente, j'essaie de bronzer un peu, mais... j'ai entendu dire que si on s'exposait trop souvent au soleil, on pouvait attraper un cancer de la peau. C'est vrai ?!

 

Volume 25 : Mal de dents.
Nous sommes entrés dans la dernière partie de "Saint Seiya - Les Chevaliers du Zodiaque", et voilà que j'ai dû me faire arracher une dent de sagesse ! L'opération a duré deux heures ! L'anesthésie n'a fait aucun effet et j'ai eu terriblement mal. A ce propos, je me rappelle qu'à la fin de "Ring Ni Kakero"*, j'avais aussi eu mal aux dents et j'avais aussi dû me faire arracher une dent de sagesse. Pourquoi faut-il que mes dents de sagesse me fassent souffrir à chaque fois que j'arrive à la fin d'une de mes œuvres à succès ?
* "Ring Ni Kakero" : littéralement "Donne le meilleur de toi-même sur le ring" est le titre d'une œuvre de Masami Kurumada qui connut un très grand succès au Japon. L'histoire se passe dans le milieu de la boxe.

à la fin du volume :

CLASSEMENT DES ATTAQUES PAR PREFERENCE

N°1 : le météore de pégase [pegasus ryuseiken], 2632 voix
Ca y est, il l'a fait ! Le grand vainqueur, et de loin avec 1000 voix de plus que le second. Rappelez-vous qu'il n'avait pas obtenu la même place lors du sondage de popularité !! Une attaque époustouflante qui laisse les autres loin derrière !!

N°2 : l'explosion galactique [galaxian explosion], 1504 voix
Bravo... Le coup de maître de Saga et Canon, l'explosion galactique, nous a démontré la puissance des chevaliers d'or !! Lorsque ce coup atteint Seiya dans le manga, on ressent à quel point les chevaliers d'or sont charismatiques.

N°3 : la comète de pégase [pegasus suiseiken], 940 voix
Par rapport au météore, sa puissance est plus grande mais c'est un coup rare... La "comète" se place dans les trois premiers, les coups puissants ont la cote !!

N°4 : le broyeur de pégase [pegasus rolling clash], 846 voix
C'est un coup qui ne fait pas dans la finesse ! On ne le voit pas souvent ces derniers temps, mais comme il est impressionnant, il a ses fans.

N°5 : la poussière de diamant [diamond dust], 752 voix
Hyoga est bien placé en termes de popularité et son coup nous le prouve une fois encore. Fidèles à son caractère, ses coups sont très "froids" !!

N°6 : l'exécution de l'aurore [aurora execustion], 714 voix
C'est le super coup du maître de Hyoga, Camus ! C'est un très beau coup reconnu par toute la chevalerie. On l'a souvent vu lors du premier chapitre de l'histoire.

N°7 : la colère du dragon [rozan shoryuha], 564 voix
Shiryu a toujours autant de fans chez les demoiselles !! Ce coup est suffisamment célèbre pour qu'on dise qu'il fait partie des classiques des chevaliers !

N°8 : l'éclair foudroyant [lightning plasma], 376 voix
Chevalier d'or très populaire, Aiolia remporte aussi un beau succès avec cette attaque !!

N°9 : les ailes du phénix [hoyokutensho], 235 voix
Ikki a su préserver son honneur de frère aîné en tenant Shun à distance de 50 voix !! Sacré Ikki !!

N°10 : le cercle de défense [circle defense], 188 voix
Shun reste le plus populaire des personnages mais on ne peut pas en dire autant de son coup !

Un mot de la part de M. Kurumada : On a réalisé plusieurs fois des concours de popularité des personnages, mais c'est la première fois qu'on fait celui des attaques !! Contrairement à mes prévisions, Seiya est incontestablement le meilleur !! Il nous prouve une fois de plus son charisme de héros.

* Sondage paru dans le Weekly Shonen Jump n°16 de l'année 1990.

 

Volume 26 : Première expérience en studio.
A l'occasion de la sortie du CD audio de "Hadès", j'ai fait pour la première fois de ma vie un enregistrement en studio. Mais je ne suis qu'un amateur. Plus je m'applique pour lire mon texte et plus cela sonne faux ! C'est monocorde ! Non seulement ma voix déraille, mais en plus elle est criarde !! Autant vous dire que je déteste ma voix !!

 

Volume 27 : Régime.
Le démon du régime !! C'est le titre de gloire dont je peux me targuer à présent. Un jour du mois de décembre où je venais de rendre mes planches hebdomadaires, je suis allé pour la première fois faire un check-up complet et... quel ne fut pas mon étonnement en voyant sur les résultats que le taux de graisse de mon corps dépassait la norme de 128% ! Le choc fut si grand que depuis ce jour, je mène un difficile combat pour m'astreindre à une nourriture végétarienne. Par conséquent, c'est dans un corps mince que j'écrirai ma prochaine histoire ! Enfin, j'espère...

 

Volume 28 : La fin.
Plusieurs mois se sont écoulés depuis le terme de la parution hebdomadaire. Peu de temps avant la sortie du dernier volume relié, alors que j'effectuais des rectifications sur certaines parties ou encore des rajouts et des ajustements, une foule de choses me sont revenues en mémoire... Dans ma vie de manga-ka, "Seiya" a vraiment été une œuvre à succès que je ne pourrai jamais oublier. Un grand merci à tous ceux qui ont pris part à cette aventure !

au début du volume :

UNE FOIS DE PLUS, UN REVE SE TRANSFORMERA EN SOUVENIR.
PENDANT CINQ ANS, NOUS AVONS FAIT DE MERVEILLEUX REVES, MERCI.
ADIEU, SEIYA...

à la fin du volume :
A jamais dans le ciel bleu de mon cœur...

M. Masami Kurumada.

C'est par une froide matinée d'hiver que s'est achevée la parution hebdomadaire. J'ai fait une balade dans le parc, et levant les yeux vers le ciel, je vis qu'un avion avait laissé de longues trainées blanches. L'avion n'était plus là mais des formes géométriques subsistaient encore distinctement.
Après cinq années consacrées à dessiner "Saint Seiya", je pouvais admirer un ciel bleu, le cœur léger comme je ne l'avais plus fait depuis longtemps.
Le crayon que j'ai utilisé avec amour pour dessiner le dernier visage de "Saint Seiya" est maintenant bien fatigué et repose sur mon bureau, avec ses copeaux dont je ne l'ai pas débarrassé. A force d'utilisation acharnée, il est fendillé de toutes parts et est devenu inutilisable.
Mais les formes géométriques, ce "Saint Seiya", qu'il a dessinées pendant toutes ces années jamais ne s'effaceront.
Même si un jour elles deviennent moins précises dans la mémoire des gens... Jusqu'à ma mort, elles ne quitteront jamais le ciel bleu de mon cœur. Tout comme les traces laissées par cet avion ce jour-là...

 

Source : Traduction française par Kana des 28 volumes du manga.

 

Vincent, sans pseudo (email : scribe.seiya -at- free.fr)

le Scribe du Sanctuaire