LES MUSES
Filles de Zeus et de Mnémosyne, Titanide de la Mémoire, les Muses président aux différentes formes revêtues par l'activité artistique. A l'origine, on n'en dénombrait que 3 :
- Melete, "la Pratique".
- Mneme, "la Mémoire".
- Aoede, "le Chant".
A Delphes, où elles étaient associées au dieu Apollon, qui recevait alors l'attribution d'Apollon Musagète, elles portaient le nom des 3 cordes de la lyre primitive :
- Nete, "l'Aigüe".
- Hypate, "la Grave".
- Mese, "la Médiane".
Mais au fil de l'Antiquité, leur nombre et leurs attributions se multiplièrent jusqu'à arriver au nombre définitif de 9. On dit qu'elles résident sur le Mont Parnasse, près de Delphes, même si d'autres versions les placent sur le Mont Hélicon voire l'Olympe, auprès des Dieux. Gare à celles qui ont l'audace de vouloir les supplanter : les 9 filles du roi de Macédoine Piéros furent changées en pies par Apollon lui-même pour cet acte d'effronterie.
Découvrons plus en détail ces protectrices des artistes et des poètes, célébrées par Musset, Rimbaud ou encore Baudelaire, qui donnèrent leur nom à l'art de la musique et à ces temples de la culture que sont les musées.
Calliope
Kallioph, "le Beau Visage"
Elle préside à la Poésie Epique et à l'Eloquence. Elle est la principale auxiliaire d'Apollon Musagète et la chef des Muses. Auréolée d'un air majestueux et d'un charisme certain, on la représente avec une couronne d'or, un stylet et des tablettes... parfois même avec une trompette qui sonne la future victoire des guerriers. On dit souvent d'elle qu'elle a conçu avec Apollon le talentueux poète Orphée.
Clio
Kleiw, "la Célèbre"
Muse de l'Histoire, elle chante la gloire des guerriers défendant leur patrie. Elle tient dans la main droite soit une trompette pour chanter les hauts faits des champs de bataille, soit un parchemin relatant les faits historiques, ou encore une clepsydre.
Erato
Eratw, "l'Aimable"
Elle protège et inspire la Poésie Lyrique et Erotique. On la représente souvent avec une lyre, instrument des chants pastoraux et bucoliques. On lui prête de nombreuses analogies à Aphrodite, de par ses élans passionnés ou ses poses lascives.
Euterpe
Euterph, "l'Agréable"
Présidant la Musique Instrumentale, on la représente souvent jouant de la double-flûte (aulos en grec) derrière le cortège de Dionysos. Souvent couronnée de fleurs, elle préside également les fêtes et cérémonies divertissantes. On lui attribue l'invention du dithyrambe, source stylistique de la tragédie grecque.
Melpomene
Melpomenh, "la Mélodieuse"
Elle protégeait jadis le chant et l'harmonie musicale. Associée à Dionysos, elle s'est finalement et définitivement vue confier la Tragédie, née du culte du dieu du vin. On lui place alors la massue d'Héraklès ou encore une dague sanglante dans la main droite, et le masque tragique dans la main gauche.
Polymnie
Polumnia, "aux nombreux Chants"
Inspiratrice des hymnes héroïques et divins, elle est la Muse de la Poésie Sacrée et de la Pantomime. On la représente souvent dans une attitude pensive, le visage perdu dans les hautes sphères de la pensée et de l'inspiration. Elle est parfois confondue avec Mnémosyne elle-même.
Terpsichore
Teryicoph, "la Séduction de la Danse"
Muse du Chant Choral et de la Danse, cette jeune femme enjouée marque des sons de sa lyre la cadence et le rythme des poèmes. On lui attribue parfois la maternité des Sirènes, possédant comme elle le pouvoir d'ensorceler quiconque écoute son chant.
Thalie
Qaleia, "la Généreuse"
Protectrice de la Comédie et de la Poésie Joyeuse, elle protège également les bergers et les pâtres. Couronnée de lierre, elle tient soit une guirlande de fleurs soit une houlette dans la main droite, et le masque grimaçant de la comédie dans la gauche.
Uranie
Ourania, "la Céleste"
Muse de l'Astronomie, elle détient dans une main un globe céleste sur lequel elle préside aux mouvements des astres, grâce au compas qu'elle tient dans l'autre main.
Dossier réalisé par Prométhée (email : promethee -at- web.de)
Illustrations : J-K Reygne